samedi,15 novembre 2025

ASHQ classe supérieur : quelle augmentation de salaire en 2026 ?

85% des agents hospitaliers de classe supérieure ignorent les mécanismes précis de revalorisation salariale qui les concernent directement. Cette méconnaissance n’est pas anodine quand on sait que les négociations pour 2026 s’annoncent déterminantes pour l’ensemble de la fonction publique hospitalière.

Les discussions en cours au ministère de la Santé laissent entrevoir des ajustements significatifs, mais les contours restent flous. Entre les contraintes budgétaires de l’État et les revendications légitimes des professionnels, l’équation s’avère complexe à résoudre.

100 métiers en région LR vous explique les enjeux financiers et les calendriers à retenir pour anticiper ces évolutions salariales.

Évolution salariale des agents de service hospitalier de classe supérieure

Les agents de service hospitalier de classe supérieure bénéficient d’une grille indiciaire structurée en 12 échelons, avec des rémunérations s’échelonnant de 1 806,66 € brut mensuel au premier échelon à 2 092,18 € au dernier. Cette progression salariale, définie par la réglementation en vigueur, s’appuie sur une valeur du point d’indice fixée à 4,92278 € au 1er janvier 2024. Les durées d’échelon fluctuent significativement : un an pour les six premiers échelons, puis deux ans aux 7e et 8e échelons, trois ans aux 9e et 10e, et quatre ans au 11e échelon avant d’atteindre le terminal.

Échelon Indice Brut Indice Majoré Durée Salaire Brut
8 430 385 2 ans 1 895,27 €
9 446 397 3 ans 1 954,34 €
10 461 409 3 ans 2 013,42 €
11 473 417 4 ans 2 052,80 €
12 486 425 2 ans 2 092,18 €

Perspectives d’augmentation et revalorisation du point d’indice

Le gouvernement a programmé des revalorisations échelonnées du point d’indice pour les prochaines années. Une hausse de 2% est prévue au 1er janvier 2025, suivie d’une augmentation plus modeste de 0,5% en 2026. Ces mesures s’inscrivent dans un contexte d’évolution contrôlée de la masse salariale de l’État, avec des progressions respectives de 1,5% et 1,7% pour 2025 et 2026.

Les projections pour 2026 tablent sur des augmentations modestes comprises entre 1,5% et 2% pour l’ensemble des fonctionnaires. Cette politique de revalorisation progressive vise à maintenir le pouvoir d’achat tout en maîtrisant les dépenses publiques.

Comparaison avec les grilles de l’Éducation nationale

L’analyse comparative révèle des écarts significatifs entre les rémunérations hospitalières et celles de l’Éducation nationale. Un professeur des écoles au 6e échelon perçoit 2 446,62 € brut mensuel, soit près de 600 € de plus qu’un agent de service hospitalier au même niveau d’ancienneté. Les instituteurs, avec 2 033,11 € au 6e échelon, conservent également un avantage substantiel.

  • PE classe exceptionnelle 2e échelon : 3 642,86 € brut
  • PE hors classe 3e échelon : 3 313,03 € brut
  • PE classe normale 6e échelon : 2 446,62 € brut
  • Instituteur 6e échelon : 2 033,11 € brut

Cette disparité salariale souligne les différences de valorisation entre secteurs publics, les agents hospitaliers évoluant dans une fourchette de 1 801,74 € à 2 092 € en classe supérieure, tandis que les enseignants peuvent atteindre des rémunérations dépassant les 3 600 € en classe exceptionnelle.

Quelles primes et indemnités complètent le salaire de base ?

Au-delà de la rémunération principale, les agents de service hospitalier bénéficient d’un ensemble de primes et indemnités qui peuvent représenter jusqu’à 25% du salaire total. L’indemnité de sujétions spéciales constitue l’élément principal, versée mensuellement à hauteur de 180 € pour compenser les contraintes particulières du travail hospitalier. Cette indemnité, créée spécifiquement pour le secteur de la santé, reconnaît la pénibilité et les risques inhérents aux missions d’hygiène et de maintenance en milieu médical.

L'indemnité horaire pour travaux supplémentaires peut atteindre 15,50 € de l'heure en 2024

Les heures supplémentaires et complémentaires représentent une source de revenus additionnels non négligeable. Le taux horaire majoré s’élève à 15,50 € pour les heures supplémentaires et 12,40 € pour les heures complémentaires, avec des plafonds annuels respectifs de 25 heures et 15 heures par mois. Les agents travaillant en équipes de nuit ou de week-end perçoivent également des majorations spécifiques de 10% à 25% selon les créneaux horaires, ces primes étant particulièrement attractives dans un contexte de fonctionnement hospitalier continu.

Les avantages en nature et sociaux complètent ce dispositif de rémunération. La prise en charge partielle des titres de transport peut atteindre 75% du coût de l’abonnement, tandis que l’accès aux restaurants administratifs propose des repas subventionnés à environ 3,50 €. Certains établissements offrent également des chèques vacances abondés et des prestations d’action sociale spécifiques au secteur hospitalier, notamment pour la garde d’enfants et l’aide au logement.

Comment évoluer vers des grades supérieurs ?

La progression de carrière des agents de service hospitalier s’articule autour de plusieurs dispositifs de promotion interne et de formation continue. L’accès au grade d’agent technique spécialisé constitue la voie d’évolution naturelle, avec un salaire d’entrée à 1 890 € brut mensuel et un plafond à 2 340 €. Cette promotion s’obtient par concours interne après quatre années de services effectifs, ou par liste d’aptitude pour les agents justifiant d’au moins dix années d’ancienneté.

Les formations qualifiantes internes ouvrent également des perspectives d’évolution vers des postes techniques spécialisés. Les agents peuvent se former aux métiers de la stérilisation, de la logistique hospitalière ou de l’assistance technique, avec des rémunérations pouvant atteindre 2 500 € brut mensuel. Ces formations, généralement d’une durée de 6 à 12 mois, sont prises en charge par l’établissement et maintiennent le salaire pendant la période d’apprentissage.

Le passage au statut de maîtrise permet d'atteindre 2 800 € brut mensuel en fin de carrière

L’évolution vers les postes d’encadrement et de maîtrise représente l’aboutissement de la carrière hospitalière pour ces agents. Le grade de maître ouvrier ou de chef d’équipe technique offre des rémunérations comprises entre 2 200 € et 2 800 € brut mensuel, assorties de responsabilités managériales et de coordination d’équipes. Cette progression nécessite généralement une expérience de 15 à 20 ans et la validation de compétences en gestion d’équipe et organisation du travail.

Perspectives salariales mitigées

L’horizon salarial français dessine un paysage en demi-teinte pour l’année à venir. Les prévisions nationales tablent sur une augmentation médiane de 3,2% pour l’ensemble des salariés du pays, une progression qui reste dans la lignée des ajustements habituels du marché du travail.

Le secteur hospitalier évolue toutefois en eaux plus incertaines. Aucune annonce officielle ne vient éclairer une éventuelle revalorisation spécifique de la grille indiciaire pour ce grade particulier, laissant les professionnels dans l’expectative.

Le gouvernement n’a pas prévu d’augmentation du point d’indice pour les fonctionnaires en 2026

Cette position gouvernementale confirme le gel du point d’indice, pilier de la rémunération des agents publics. La dernière vérification de la grille indiciaire hospitalière, effectuée en août 2025, n’apporte pas d’éléments nouveaux sur d’éventuelles évolutions.

Les primes et indemnités échappent également à toute perspective de revalorisation générale, maintenant le statu quo sur ces compléments de rémunération pourtant essentiels dans certains secteurs d’activité.

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